La première convention électorale de Reconquête avait lieu le week-end dernier. Le parti d’extrême droite y a fixé ses objectifs à plus ou moins long terme. Parmi ceux-ci, le cap de 1 000 élus à atteindre en 2026, date à laquelle seront renouvelés les exécutifs municipaux. Geoffroy Gary, en tant que coordinateur départemental de la formation d’Eric Zemmour, y a logiquement assisté.
La photo de lui prise sur place et postée sur les réseaux sociaux montre que le Villeneuvois n’a pas dit son dernier mot… Loin de se déclarer candidat, le quadragénaire renvoie au court terme. D’abord continuer à mailler la circonscription. Puis se projeter sur les élections européennes de 2024. « Reconquête aura alors une bonne ossature. Elles donneront la mesure et la force du parti », envisage Geoffroy Gary. Du résultat dépendra en partie la mobilisation des militants identitaires en vue des scrutins à venir. À commencer par les municipales.
Front commun ?
« Villeneuve fait partie des objectifs. Mais tout dépendra des différents acteurs. Le principe reste l’union des droites, » envisage Geoffroy Gary. Le livret du candidat présenté lors de la convention comportait un tableau des « meilleures communes du département », comprendre celles où Eric Zemmour a réalisé ses meilleurs scores à la présidentielle. Si Villeneuve-sur-Lot (8,93 %) figure moins bien placée dans ce palmarès que Le Lédat (11,44 %), Laplume (11,9 %), Beaupuy, Virazeil et Estillac (au-dessus des 10 %), elle reste de loin la plus grosse et la plus séduisante commune.
« On y a fait un bon score en raison aussi de mon ancrage local », juge l’ancien candidat aux législatives. S’il n’avait recueilli que 5,85 % des suffrages exprimés au premier tour dans la circonscription, son score a atteint 7,02 % dans la bastide. « C’est ma zone d’influence, là où j’habite », rappelle Geoffroy Gary. Une influence qui a évolué. Militant UDI, il ramassait sur son temps libre les déchets pour dénoncer la qualité du service de l’Agglo présidée par Patrick Cassany. Désormais chez Reconquête, il occupe certaines de ses nuits à des maraudes anti cambriolages…
LR dans le viseur
Confirmant son attachement à l’échelon politique local, sans éluder les distances prises plus ou moins volontairement avec le maire actuel lors de la précédente campagne, il estime que « les LR devront cette fois se positionner clairement. Ils ne peuvent plus être ambigus après avoir refusé de voter la motion de censure contre le gouvernement ». Sans oublier que « l’union LR-LREM a porté ses fruits en 2020 », il voit cette fois un autre scénario se dessiner : « Il y aura sûrement une union de la gauche autour de Thomas Bouyssonnie. Le socle électoral du RN est très fort et Reconquête est désormais implanté. Ce sera très différent en 2026. »
Reste l’inconnue de l’union des droites que le représentant départemental du parti d’extrême droite appelle de ses vœux. « Les curseurs sont bien positionnés. L’union se fera progressivement, au niveau local d’abord, puis national. » Lui ne cache pas des contacts avec le RN. « Déjà quand j’étais à droite je plaidais pour l’union. Je me suis trouvé écarté, preuve que la droite est macroniste même si elle dit le contraire à ses adhérents. » L’allusion à Guillaume Lepers et au président de LR 47 Jean-Louis Costes, qui en appelle à un contrat de gouvernement, est à peine voilée.
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